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Imane Oussaih, la force de la volonté

Imane

Arrivée d’Italie à 17 ans, sans parler le français, Imane Oussaih a su faire preuve de beaucoup d’abnégation et de volonté.

Quand elle est arrivée à Paris, à l’âge de 17 ans, Imane Oussaih ne parlait pas un mot de français. Elle venait de quitter l’Italie où toute sa vie s’était déroulée, pour suivre ses parents, en mutation professionnelle. Six ans plus tard, Imane a intégré l’école d’Ingénieurs ESIGELEC et est actuellement en dernière année et en contrat de professionnalisation chez Engie Solutions. C’est le genre de parcours qui force le respect. Avec courage, force, travail, opiniâtreté, volonté, rigueur, persévérance. Imane a su faire de ce changement une formidable opportunité.

Certes, elle pense toujours avec émotion à ses jeunes années italiennes (« un pays merveilleux »), certes, elle se souvient du « choc culturel » qu’a représenté l’arrivée en France, des premiers temps d’adaptation très difficiles, de ce nouveau mode de vie auquel il fallait s’habituer. « Après deux mois, je voulais rentrer en Italie », dit-elle. Mais elle s’est « retroussé les manches », comme elle dit en souriant, elle a appris le français dans une classe d’accueil, et tout s’est enclenché.

En Italie, elle souhaitait s’orienter vers le métier d’architecte, après avoir suivi une formation de géomètre-topographe. Imane a passé les concours d’écoles d’architecte en France, reçue à l’écrit, mais dans les épreuves orales, un certain manque de connaissance de l’histoire de l’art française lui a fermé les portes. « Les écoles d’ingénieur constituaient mon deuxième choix. Je me suis renseignée sur ce qui se faisait, et j’ai vu qu’il était possible d’aller vers les métiers de l’énergie. Cela a été un vrai coup de foudre », raconte Imane. En étant d’abord passée par la classe prépa, une visite à l’ESIGELEC lors d’une journée portes ouvertes et la volonté de quitter l’Île-de-France, la dominante GEE (Génie Électrique et Energies) l’ont convaincue de rejoindre l’école.

Une étape de plus dans la construction de son parcours et d’autres défis à relever, comme celui du semestre à l’international en 2e année du cycle ingénieur, qu’elle a suivi au Canada, au sein de l’Université du Québec à Chicoutimi, quatre mois passionnants dans un pays qu’elle désirait découvrir.

Horizon international

À son retour à l’ESIGELEC, Imane a choisi la voie de l’alternance, en contrat de professionnalisation : « Je voulais vraiment ajouter ce côté professionnel, pratique, aux compétences que l’école nous enseigne. Être en entreprise donne une dimension supplémentaire », témoigne-t-elle. Elle reconnait être passée par un petit moment d’adaptation, le temps d’appréhender l’environnement, le projet, les techniques, le temps aussi de savoir s’imposer, se faire entendre. « Désormais, je me sens très à l’aise, tout se passe bien. Je travaille comme chef de projet chez Engie Solutions dans des missions qui me passionnent ».

Son bagage est déjà des plus fournis. Elle en a conscience : « J’ai vraiment pris de la maturité. L’arrivée en France m’a fait grandir, changer de pays demande beaucoup d’ajustements. La prépa, l’école, le Canada, l’alternance, chaque étape m’a fait évoluer. J’ai l’impression que je devenais à chaque fois quelqu’un de différent. L’ESIGELEC m’apporte vraiment beaucoup dans ce sens-là. Elle nous permet d’être confronté à des problématiques, de mener des projets de A à Z, comme le projet ingénieur, qui constitue un moment fort de la scolarité, qui nous fait rentrer encore un peu plus dans la peau d’un ingénieur ». Elle évacue modestement la somme considérable de travail et d’efforts par laquelle elle est passée pour susciter l’admiration de ses parents : « Je suis la première personne de la famille qui a obtenu son bac, puis a suivi des études supérieures. Je sais qu’ils en sont très fiers, même si je crois qu’ils ne mesurent pas vraiment toutes les difficultés, les obstacles que j’ai surmontés ».

Imane n’entend pas s’arrêter là. L’international s’inscrit dans son horizon. Logique, quand on parle français, italien, marocain, espagnol et anglais. Alors, si elle se voit rester encore quelques années en France, peut-être au sein d’un bureau d’étude, elle ira construire ailleurs la suite de sa carrière. Pour un nouveau départ, elle qui en a connus déjà si souvent.

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